AUDIOBOOK

About
Je fixe mon cran depuis des heures, tentant de structurer vingt annes de recherches sur la radicalit politique. Les documents s'entassent sur mon bureau : interviews jaunies, photos cornes, notes griffonnes la hte. Chaque feuille raconte une histoire de basculement, un moment o l'idalisme a vir l'extrmisme.
La radicalisation politique suit des schmas prcis. Je l'ai constat lors de mon travail de terrain Berlin en 1991. Dans les squats de Kreuzberg, j'observais des jeunes militants reproduire exactement les mmes parcours que leurs ans. D'abord l'indignation face aux injustices, puis la colre, et progressivement, la conviction que seule la violence peut changer les choses.
Mon premier cadre d'analyse tait trop simpliste. Je pensais pouvoir tout expliquer par des facteurs socio-conomiques. La pauvret, le chmage, l'exclusion sociale... C'tait facile, presque mcanique. Mais en 1994, j'ai rencontr Laurent, fils de bonne famille devenu leader d'un groupe arm. Sa radicalisation ne rentrait dans aucune de mes cases.
L'tude des mouvements extrmistes ncessite une approche multidimensionnelle. Je l'ai appris mes dpens lors d'une enqute dans le Nord. Je cherchais comprendre pourquoi une usine en grve avait bascul dans la violence. Les explications conomiques ne suffisaient pas. Il fallait prendre en compte la culture locale, l'histoire syndicale, les dynamiques de groupe.
La radicalisation politique suit des schmas prcis. Je l'ai constat lors de mon travail de terrain Berlin en 1991. Dans les squats de Kreuzberg, j'observais des jeunes militants reproduire exactement les mmes parcours que leurs ans. D'abord l'indignation face aux injustices, puis la colre, et progressivement, la conviction que seule la violence peut changer les choses.
Mon premier cadre d'analyse tait trop simpliste. Je pensais pouvoir tout expliquer par des facteurs socio-conomiques. La pauvret, le chmage, l'exclusion sociale... C'tait facile, presque mcanique. Mais en 1994, j'ai rencontr Laurent, fils de bonne famille devenu leader d'un groupe arm. Sa radicalisation ne rentrait dans aucune de mes cases.
L'tude des mouvements extrmistes ncessite une approche multidimensionnelle. Je l'ai appris mes dpens lors d'une enqute dans le Nord. Je cherchais comprendre pourquoi une usine en grve avait bascul dans la violence. Les explications conomiques ne suffisaient pas. Il fallait prendre en compte la culture locale, l'histoire syndicale, les dynamiques de groupe.